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Phobie : La phobie sociale

Phobos

Pour vous décrire ce qu'est la phobie sociale, il convient d'abord de définir plus précisément ce qu'est la phobie et quelles en sont ses conséquences. Puisque celle-ci impacte grandement votre qualité de vie ​au quotidien.

1. Qu'est-ce que la phobie ?

 

Un petit historique

Le terme "Phobie" provient du mot grec "Phobos", qui signifie : crainte, effroi, peur irréfléchie

Dans un premier temps, Sigmund Freud a mis à jour cette notion en l'individualisant et en soulignant la parenté entre l'hystérie d'angoisse et la névrose phobique, avant d’en proposer la description suivante : 

- Mécanisme qui aboutit à ce que l'angoisse soit projetée, puis déplacée sur un objet extérieur 
 
Plus récemment, les travaux comportementalistes anglo-saxons ont remanié cette notion et depuis lors, on parle fréquemment d'attaques de paniques et de troubles anxieux.

Une définition précise

Le Dictionnaire Larousse propose les deux définitions suivantes

"Crainte angoissante et injustifiée d'une situation, d'un objet ou de l'accomplissement d'une action."
"Aversion très vive pour quelqu'un ou peur instinctive de quelque chose : Avoir la phobie de la foule."

Le Média-dico définit la phobie plus succinctement en tant que "Peur morbide ou aversion".

La phobie est donc une peur spécifique et intense dont le stimulus est projeté à l'extérieur et fixé à certaines situations ou certains êtres bien déterminés. 
(On a donc un traitement de l'angoisse qui va amener le sujet à avoir peur de situations ou de personnes) 


Par cette projection extérieure, l'objet phobique est différent de l'objet qui générait l'angoisse. 

Son épidémiologie

  • La névrose phobique débute généralement à partir de 16 ans.
  • Elle touche environ 7.6% de la population générale. ​
  • Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes. 
  • Ce sont majoritairement les personnes atteintes d'agoraphobie qui font une demande de traitement.

 

 

Les symptômes phobiques

Ce sont les stimulus bien connus et redoutés par le sujet. Il sait que s’il rencontre l'objet phobique, c’est-à-dire s’il se trouve en situation anxiogène, il va se retrouver dans une crise d'angoisse très intense dans laquelle des manifestations somatiques vont apparaître telles que : difficultés à respirer, sensation d’étouffement, palpitations cardiaques, tremblements, vertiges, etc. 


La phobie est souvent vécue avec le sentiment de "mort prochaine", ce qui donne lieu à la mise en place de « stratégies d'évitements », c’est-à-dire de conduites pour le sujet visant à éviter la confrontation à cette angoisse. Ainsi, dès que nous savons qu’une situation risque de produire ces manifestations évoquées, nous fuyons d’avance la situation afin d’éviter tout malaise.


 

2. Mais alors, qu'est-ce que la Phobie sociale ?

La phobie sociale c’est la peur qu'a une personne de se retrouver dans une situation où elle sera exposée à l'attention d'autrui. Le sujet craint d'être dévalorisé, d'être humilié et de se retrouver dans une situation embarrassante. Il a peur de répondre à des questions, de répondre au téléphone, d'aller à des examens oraux, de transpirer face aux autres, de faire du bruit, peur de manifester des troubles, de manger devant d’autres personnes, de devoir parler dans toutes situations sociales, etc.

Tout ce qui pourrait appeler le regard de l’autre sur lui-même le terrifie.
 
Son apparition a lieu le plus fréquemment entre 15 et 21 ans, elle s'accompagne donc d'une importante dévalorisation de soi et de l'idée de se faire oublier à tout prix. En conséquence, elle paralyse le sujet dans son développement et dans son appréhension du monde qui l’entoure.
 
Il s'agit là de la phobie qui peut être perçue comme la plus invalidante de toutes les névroses phobiques. 

3. Ses symptômes associés

La phobie sociale s'accompagne souvent d'autres phobies, troubles ou symptômes qui apparaissent progressivement tels que : 

  • L'agoraphobie

 
L’agoraphobie se caractérise par la peur des espaces vides dont l’étendue est certaine ou bien par la peur des grands espaces.  
Ce qui donne lieu pour le sujet à une limitation des périmètres franchissables, ce qui le pousse parfois à rajouter du trajet en contournant les zones angoissantes. 
C'est la phobie la plus présente chez les phobiques sociaux. 

 

  • L'éreutophobie
     

 
L’éreutophobie se manifeste par la crainte de rougir en public. Une manifestation physique souvent rencontrée par de jeunes enfants ou adolescents timides dans leur parcours scolaire.

 

  • L'Inhibition

 
Le sujet s'inhibe dans les situations anxiogènes, phobogènes, ou nouvelles. Il y a une certaine difficulté à appréhender de nouvelles situations, ce qui amène soit à l'inhibition soit à l'évitement de la situation. On parlera aussi d’inhibition sexuelle lorsque celle-ci touche à la sexualité.

 

  • La dépression

 
La dépression apparaît généralement quand la personne a considérablement restreint ses activités. En effet, plus la personne phobique sociale a peur de passer à l'acte, plus le risque de déprimer s’agrandit. 
Cela provoque aussi des troubles de la sexualité et ainsi une inhibition sexuelle dont la gravité varie en fonction des cas. Le sujet a peu (limité à la masturbation), voire pas du tout de vie sexuelle. 

 

4. Les conduites adoptées par le phobique social

  •   Les Conduites de réassurances        

 
Ce sont des conduites que le sujet adopte afin de faire face aux situations de crise et qui le font recourir au familier pour se rassurer. 
Il peut s'agir de faire appel à une personne (frère, sœur, ami, etc.), à un animal (chien, etc.) ou à un objet (baladeur audio, lunettes, etc.). L’idée est de se faire accompagner pour se donner la force d’affronter les situations pathogènes et de réacquérir un peu d'assurance. 
Ces conduites peuvent aussi devenir plus symboliques par le biais de la pensée, de l’imagination. 

  • Les Conduites contra-phobique

 

Dans ce type de conduites, le sujet n'évite plus la phobie, mais va au contraire droit dessus. Par exemple : le phobique social qui devient acteur de théâtre ou professeur d'université. Ces conduites s’expliquent par le fait que le sujet recherche et a besoin de ce qui lui fait peur, car c’est quelque chose d’important pour lui, même s’il ne le réalise généralement pas (Inconscient) et c’est justement parce que c’est important qu’il a peur d’échouer ou de ne pas être à la hauteur, ce qui fait apparaître ces symptômes.

  • La Conduite d'évitement          

 
Comme nous l’avons précisé précédemment, le phobique est amené à éviter les situations phobogènes, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de phobie sociale et que le danger apparaît donc en conséquence tout autour de lui. Cela le conduit à mettre en place des stratégies d'évitements afin de contourner la situation de malaise, c’est-à-dire la situation perçue à risque pour lui. 

Phobies sociales

5. La personnalité phobique

Quelqu'un qui est phobique est donc par définition quelqu'un qui est anxieux. Toujours sur le qui-vive, en état d'alerte continuelle et d'appréhension, car l'environnement peut toujours faire apparaître des situations pathogènes. Ceci implique donc chez le phobique social une utilisation d'énergie énorme à ses dépens. Ce facteur tend à expliquer le comportement d'inhibition et ses difficultés d'écoute éprouvées. 

6. Petit état des lieux

Le phobique social aura donc comme particularités principales
 
- Un état d’alerte constant. 
- Une forte tendance à la fuite de toutes les situations sociales perçues comme anxiogènes, qui s’accentue à mesure que le temps passe. 
- Une tendance à se sur-investir afin de ne plus voir l'environnement. 

 

Sans prise en charge thérapeutique, d’importantes complications sont à prévoir
 
- La dépression intense liée à ce mal-être constant et de très haute intensité. 
- Le recours à l'alcool ou une dépendance à certains médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, etc.).
- La Pantaphobie, qui se caractérise par l’extension à des phobies secondaires. Celles-ci viennent à paralyser le sujet encore davantage dans l’appréhension de son quotidien. 

 

6. Les Traitements qui conviennent pour dépasser la phobie sociale

Pour traiter ce type de pathologie, nous vous recommandons
 
- Les Psychothérapies d’orientation analytique, avec des séances quotidiennes et régulières. 
- Les Psychothérapies, avec des séances régulières auprès d’un psychologue clinicien.

La prise de médicaments telle que certains anxiolytiques peut intervenir en soutien d'une psychothérapie afin de calmer les crises d'angoisse, mais il ne faut oublier que des médicaments ne traitent pas ce qu'il y a derrière le symptôme, c'est pourquoi il ne faut pas s'appuyer uniquement dessus.

De plus, cette prise doit avoir lieu sur la recommandation de votre psychologue ou psychiatre.

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